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Labubu, cette figurine en vinyle au large sourire et aux grandes oreilles, est au cœur d’une controverse virale qui agite massivement TikTok, Instagram et Facebook depuis 2025. Une théorie du complot la lie au démon mésopotamien Pazuzu, suscitant panique et même des interdictions de vente au Kurdistan irakien. Pourtant, l’artiste hongkongais Kasing Lung précise que Labubu puise ses traits dans le folklore nordique, loin de toute affiliation démoniaque. Ce phénomène illustre comment les réseaux sociaux amplifient les rumeurs, mêlant culture pop et mythologie ancienne, tandis que experts et fact-checkers s’efforcent de rétablir la vérité face à la désinformation.

La théorie du complot Plaçant Labubu comme incarnation du démon mésopotamien Pazuzu

Depuis 2025, une rumeur virale affirme que Labubu, une figurine en vinyle aux oreilles pointues et aux grands yeux caractéristiques, serait inspirée par Pazuzu, un ancien démon mésopotamien. Cette théorie complotiste s’est largement diffusée sur TikTok, Instagram et Facebook, soutenue par des mèmes, des vidéos anxiogènes et la propagation d’images comparant directement Labubu à Pazuzu.

Les interprétations virales vont jusqu’à prétendre que Labubu pourrait provoquer des possessions démoniaques, entraînant des mises en garde envers les consommateurs et des appels à des exorcismes symboliques. Cette panique a débouché sur des réactions officielles fortes, notamment l’interdiction de la vente et la saisie de milliers de figurines à Erbil, dans le Kurdistan irakien.

Ce phénomène illustre avec force comment des entités mythologiques anciennes sont réappropriées à des fins sensationnalistes sur les réseaux sociaux, entraînant panique, controverses idéologiques et comportements collectifs influencés par la viralité.

Labubu est une création artistique inspirée par le folklore nordique, sans lien avec Pazuzu

Kasing Lung, l’artiste hongkongais à l’origine de Labubu en 2015, affirme clairement que la figurine puise son imagerie dans les mythes elfiques et scandinaves, rejetant toute affiliation à la Mésopotamie. En effet, les traits esthétiques de Labubu – oreilles pointues, grands yeux expressifs et large sourire – reflètent les univers fantastiques nordiques, particulièrement les créatures comme trolls et elfes que Kasing Lung a rencontrées lors de son séjour en Europe.

Analyse des experts en mythologie et design

Des spécialistes du folklore et du design de jouets ont confirmé l’absence de similitudes profondes entre Labubu et Pazuzu, réfutant formellement la comparaison employée par la théorie du complot. Leur avis fait valoir une distinction nette dans les symbolismes, motifs et intentions artistiques.

Position de la marque Pop Mart

Pop Mart, la marque qui commercialise la figurine par le biais de boîtes surprises (« blind boxes »), a publié des clarifications pour apaiser les inquiétudes. La société insiste sur le fait que Labubu est un personnage fictif, espiègle mais bienveillant, né d’une démarche artistique ludique et positive.

Risques liés à la diffusion rapide d’informations non vérifiées

Ce décalage entre l’intention artistique authentique et la mauvaise interprétation populaire met en lumière les dangers de la circulation accélérée et non vérifiée des informations sur les réseaux sociaux, où le sensationnalisme peut rapidement supplanter la rigueur factuelle.

Le succès mondial de Labubu fondé sur une stratégie marketing innovante et une viralité amplifiée par les réseaux sociaux

Initialement un art toy underground apprécié de niche en Asie, Labubu est devenu un phénomène global grâce à Pop Mart qui a su exploiter un marketing basé sur les blind boxes. Ce système crée un suspense et un rituel d’achat addictif, renforçant la collectionnite autour de multiples éditions limitées et collaborations.

L’adhésion des célébrités internationales

En 2025, l’engouement a explosé, porté par des icônes telles que Lisa (du groupe K-pop Blackpink), Rihanna, et Dua Lipa. Leur adoption publique de Labubu a multiplié l’exposition de la figurine sur Instagram, TikTok et d’autres plateformes sociales, faisant basculer l’objet de niche vers une mode virale mondiale.

Application de la théorie de la modernité liquide

La trajectoire de Labubu illustre la théorie de la modernité liquide de Zygmunt Bauman : une innovation qui change d’état, passant d’une nouveauté marginale (état solide) à une tendance fluide, pour enfin devenir une mode gazeuse saturée. Labubu est devenu un totem identitaire, un langage émotionnel partagé et un marqueur mouvant, affecté par des dynamiques algorithmiques et culturelles.

Cycle typique des modes contemporaines

Le parcours de Labubu montre le fonctionnement cyclique des modes : montée en popularité rapide, saturation dans les médias sociaux, avant un recul probable, selon les mécanismes sociaux et commerciaux du milieu pop contemporain.

Exposition de figurines colorées nordiques Labubu, mettant en valeur leur design unique et vibrant.

Exposition de figurines colorées nordiques Labubu, mettant en valeur leur design unique et vibrant.

Les conséquences sociales, symboliques et institutionnelles de la controverse Labubu vs Pazuzu

La viralité de la théorie autour de Labubu a déclenché une panique collective visible par des actions publiques, notamment le brûlage symbolique de poupées Labubu par certains collectionneurs persuadés de leur danger occulte.

Face à cette crainte, des autorités locales, en particulier à Erbil au Kurdistan irakien, ont saisi environ 4000 figurines et interdit leur vente, sous la pression de croyances sans fondement scientifique reliant Labubu à des forces démoniaques.

Cette polémique met en exergue un clivage culturel profond entre perceptions occidentales et asiatiques des symboles mythologiques et révèle la difficulté de contextualisation face à un flot viral d’informations souvent déformées.

Le rôle des réseaux sociaux dans ce contexte est particulièrement notable : par leur capacité à diffuser rapidement rumeurs et peurs, ils amplifient l’émotion au détriment de l’analyse critique, renforçant ainsi les controverses idéologiques autour d’objets pop culture devenus supports involontaires de débats religieux ou moraux.

Le rôle crucial des experts et fact-checkers pour contrer la désinformation autour de Labubu

Des enquêtes rigoureuses, notamment par le site Snopes, ont démontré l’absence totale de lien factuel entre Labubu et Pazuzu, apportant ainsi un contrepoint scientifique à la rumeur. Ces investigations apparaissent indispensables pour combattre les théories complotistes.

Les expertises croisées en mythologie, folklore, histoire de l’art et design de jouets ont clarifié les sources d’inspiration réelles de Labubu, alignées sur les légendes elfiques européennes plutôt que sur des figures mésopotamiennes.

Kasing Lung a de son côté communiqué de manière transparente sur ses inspirations artistiques issues d’Europe du Nord, soulignant l’importance de toujours contextualiser les créations face aux interprétations erronées.

Dans un contexte où la diffusion rapide de fausses informations peut causer de graves conséquences, l’intervention des fact-checkers représente la meilleure arme pour sensibiliser le public. Le cas Labubu vs Pazuzu illustre parfaitement ce besoin d’une vigilance accrue des plateformes sociales et des usagers dans le partage des contenus.